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Pinochet... Et les autres

Augusto Pinochet
 
Chili : Augusto Pinochet
Suite de l'affaire Pinochet... Le ministre de l'Intérieur britannique, Jack Straw, autorise l'extraditionGlossaire du général Pinochet vers l'Espagne, où il est accusé de génocide, tortures et enlèvements. Jack Straw considère que l'ancien dictateur chilien n'est ni assez vieux ni assez malade pour se soustraire à la justice. La décision a été prise, symboliquement, la veille du 50ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme. Pinochet est donc maintenant officiellement considéré comme présumé coupable, même si d'appel en appel, le processus judiciaire peut encore s'étaler sur des mois voire des années.
 
Nous avons expliqué la semaine dernière que l'affaire Pinochet allait créer un précédent en droit international. Au nom des droits de l'Homme, tous les anciens dictateurs sont potentiellement menacés par la justice de n'importe quel pays.

Jean-Claude Duvalier
 
Haïti : Jean-Claude Duvalier
Et justement, en furetant dans la presse, nous avons appris que Jean-Claude Duvalier avait disparu de la circulation. Même son avocat prétend ne pas savoir où il est. Cela passe pour plus qu'une simple coïncidence lorsqu'on sait que plusieurs actions sont sur le point d'être engagées contre lui :
   1.    Des Haïtiens exilés en France viennent de créer un comité pour la mise en jugement de Duvalier.
   2.    Notre ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a déclaré qu'elle n'excluait pas de lancer des poursuites contre l'ancien dictateur.
   3.    Le ministre de l'Intérieur par intérim Jean-Jacques Queyranne à également affirmé que "ceux qui ont commis des actes à l'encontre de leur peuple doivent pouvoir un jour en rendre compte".

Khieu Samphan
 
Cambodge : Khieu Samphan
Dans la famille des ex-tortionnaires inquiets pour leur avenir, on trouve également les anciens dirigeants Khmers rouges. Une commission d'enquête de l'OnuGlossaire est en train de rédiger un rapport qui sera prêt en janvier. Cette commission propose que les Khmers rouges qui ont dirigé le pays de 1975 à 1979 soient traduits devant un tribunal international pour crimes contre l'humanité. Près de 2 millions de Cambodgiens ont trouvé la mort pendant ces trois années. Parmi les personnes sur la sellette, il y a Khieu Samphan, le chef politique, celui qu'on surnommait la bouche de Pol Pot. Comme la plupart des anciens dirigeants Khmers, il se cache, peut être en Thaïlande. Bangkok a déjà annoncé qu'elle extraderait tous ceux qu'elles réussirait à arrêter sur son territoire.

 
Indonésie : Suharto
Dans la famille des tortionnaires que la justice commence à chatouiller, il y a l'ancien président indonésien Suharto. L'actuel président Habibie a ordonné l'ouverture d'une enquête pour corruption. Suharto a été entendu cette semaine pendant 3 heures. Selon des révélations de la presse américaine, Suharto a détourné l'aide internationale pendant les 32 ans qu'il a passé au pouvoir. Le problème, c'est que la population demande sa mise en jugement pour corruption ET pour atteinte aux droits de l'homme. Près de 400 000 personnes ont été tuées pendant son règne. Pour l'instant, Suharto ne doit s'expliquer que sur la façon dont il a acquis sa fortune personnelle (estimée à 23 milliards de francs). Il est vrai que l'actuel président Habibie était à l'époque le vice-président du dictateur. Il semble donc difficile qu'il juge Suharto pour crime contre l'humanité.

Jorge Videla
 
Argentine : Jorge Videla
Dans cette famille, on trouve aussi Jorge Videla, l'ancien dictateur argentin. La justice suisse a lancé contre lui un mandat d'arrêt international pour l'enlèvement et le meurtre d'un étudiant qui avait la double nationalité suisse et chilienne. Il ne s'agit pas d'une demande d'extraditionGlossaire puisque l'Argentine n'extrade pas ses ressortissants, mais si Videla quitte son pays, il pourrait subir le même sort que Pinochet. Pour l'instant, Videla est en prison. Il est sous le coup d'une enquête pour vols d'enfants, ceux des prisonniers politiques sous la dictature.

 
Ex-Yougoslavie : Radislav Krstic
Et enfin, dans la famille des tortionnaires rattrapés par la justice, il y a un général serbe. Radislav Kristic a comparu lundi devant le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie. Il est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il aurait planifié et organisé le massacre des musulmans dans l'enclave de Srebrenica en juillet 1995. Radislav Krstic plaide non-coupable.
 
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