
"On l'aime, c'est pour ça qu'on chante pour l'Algérie".

"Comment voulez vous que je rie, alors que le peuple algérien souffre ?"
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Deux tendances s'affirment au sein du rap algérois
Il existe un rap dit "dur", qui offre une réflexion critique et souvent philosophique sur la situation politique du pays. Cette tendance est représentée par des groupes comme Hamma ou Intik. Ils veulent chanter l'injustice et la violence dont ils sont victimes. Mais la censure n'est jamais loin. Rares sont ceux qui s'expriment ouvertement. Leur critique est virulente, mais elle se fait la plupart du temps par un discours très symbolique qui leur permet d'être parfaitement compris sans être directement menacés. On retrouve les mêmes thèmes que dans le rap français, à la différence près que lorsqu'ils s'expriment, une menace bien lourde pèse sur leurs épaules. L'un d'eux déclare que lorsque le groupe NTM chante "nique la police", le chanteur risque deux mois de prison. Si eux s'amusent à s'exprimer de façon aussi directe, c'est la mort qui les guette.
Un rap plus soft, influencé par la Soul, est représenté par le groupe MBS. C'est celui qui marche le mieux.
Quant au public, il n'est pas encore tout à fait familiarisé avec ce type de musique. Si la plupart des jeunes algérois sont habillés dans un style très occidental, il leur faudra encore un peu de temps pour adopter les comportements propres au public du rap en occident. Les comportements sont beaucoup plus calmes qu'en France.
Presque tous les groupes chantent à la fois en arabe et en français. Une compilation présentant une dizaine de groupes algérois devrait sortir prochainement. La plupart des groupes présentés dans le reportage y participent.
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